Friday, November 22, 2024

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Comunicado sobre las injerencias políticas en el Poder Judicial y en el Tribunal Constitucional (ES) (FR)

De forma constante nos vemos obligados a recordar el informe anual de la Comisión Europea sobre el estado de la justicia en los países de la Unión Europea. España figura como el tercer Estado donde un mayor porcentaje de personas percibe que la justicia no es independiente. Hasta un 58% de los españoles la consideran como “mala” (39%) o “muy mala” (19%), lo que supone que sólo dos de los 28 países están peor: Bulgaria y Eslovaquia. Según el citado estudio, son las “interferencias y presiones del Gobierno y políticas” el primer motivo de la percepción de la falta de independencia aducido por la ciudadanía.

Nuevamente, las inopinadas declaraciones del Ministro de Justicia en relación a la investigación que se sigue en el Tribunal Supremo, el denominado “procés”, son poco respetuosas con la separación de poderes y la independencia judicial. El Sr. Català pronostica con total seguridad el futuro procesal de los investigados y anticipa sin ningún rubor las fechas y el contenido de las resoluciones judiciales, hasta el punto de afirmar que la sentencia se dictaría antes del mes de diciembre del presente año.

Junto a estas manifestaciones desafortunadas, informaciones publicadas en un periódico de ámbito nacional y no desmentidas dan cuenta de los contactos de miembros del Gobierno, empezando por su Presidente, a magistrados del Tribunal Constitucional previos a la deliberación sobre la admisión a trámite del recurso interpuesto por el propio Gobierno contra la resolución del Presidente del Parlamento de Cataluña. Debemos de recordar que el Tribunal Constitucional es el intérprete supremo de la Constitución y que sus magistrados son independientes e inamovibles en el ejercicio de su mandato, de forma idéntica a los miembros del Poder Judicial. Es por ello, que tales contactos son inadmisibles en un Estado de Derecho y no tienen otro objetivo que tratar de influir en el sentido de la resolución a dictar por el Alto Tribunal.

Estas injerencias, no conviene olvidarlo, socavan la confianza de los ciudadanía en los Tribunales de Justicia así como en el Tribunal Constitucional y lastran la credibilidad de actividad diaria de magistrados y magistradas en el ejercicio de su función.

Ante las inaceptables interferencias del poder político en la independencia de nuestros tribunales, ha de ser criticada la inacción y el silencio del Consejo General del Poder Judicial, máxime cuando es el órgano que precisamente tiene por misión fundamental defender la independencia de los jueces.

Juezas y Jueces para la Democracia reafirma una vez más su compromiso por la independencia Judicial. Es imprescindible alejar a la justicia de toda sospecha de parcialidad o manipulación, reclamando un poder judicial fuerte e independiente. Y resulta obligado en un estado de derecho respetar la función desarrollada por el Tribunal Constitucional, empezando por el propio Gobierno.

Madrid, a 5 de febrero de 2018
EL SECRETARIADO DE JUEZAS Y JUECES PARA LA DEMOCRACIA

FR —————————-

Communiqué sur les ingérences du pouvoir politique dans le pouvoir judiciaire et le tribunal constitutionnel

Communiqué de Juezas y Jueces para la democracia du 5 février 2018

Nous sommes dans l’obligation de rappeler que, dans le rapport annuel de la commission européenne sur la situation de la justice dans les pays de l’union européenne, l’Espagne est mentionnée comme étant le troisième pays où le pourcentage des personnes qui perçoivent la justice comme n’étant pas indépendante est le plus élevé après la Bulgarie et la Slovaquie.

58 % des espagnols considèrent en effet que, de ce point de vue la justice de leur pays est mauvaise (39%) voire très mauvaise (19%). Selon cette étude, ce sont les immixtions et les pressions exercées par le gouvernement et les politiques qui constituent le principal motif de la perception péjorative qu’ont les citoyens de leur justice.

Les récentes déclarations du ministre de la justice espagnol relatives aux informations judiciaires actuellement en cours devant le tribunal suprême concernant le processus d’indépendance de la Catalogne sont peu respectueuses de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de l’institution judiciaire.

Rappelons que le ministre de la justice a récemment pronostiqué sans rougir et avec une totale assurance les dates et le contenu des décisions judiciaires que les mis en examen et personnes poursuivies subiront à l’avenir, allant jusqu’à affirmer que le jugement serait rendu avant le mois de décembre de cette année.

Parallèlement à ces déclarations intempestives, des informations publiées dans un quotidien national et non démenties font état de contacts entre des membres du gouvernement, à commencer par son président, et des magistrats du tribunal constitutionnel pris préalablement au recours introduit par le gouvernement lui-même devant le tribunal constitutionnel contre la décision du président du parlement de Catalogne ( NDT : de proposer l’investiture en qualité de chef du gouvernement de la généralité de Catalogne du président Carles Puigdemont qui se trouve actuellement en exil en Belgique).

Nous nous devons de rappeler que le tribunal constitutionnel est l’interprète suprême de la Constitution et que ses membres sont indépendants et inamovibles de la même façon que les magistrats de l’ordre judiciaire.

C’est pour cette raison que de tels contacts, dans un Etat de droit, sont inadmissibles et n’ont d’autre objectif que de tenter d’influencer le sens de la décision prise par le tribunal constitutionnel.

Ces ingérences sapent la confiance que les citoyens ont en la justice qu’elle soit judiciaire ou constitutionnelle et portent atteinte à la crédibilité des magistrats dans l’exercice quotidien de leur activité juridictionnelle.

Devant de telles ingérences inacceptables du pouvoir politique qui portent atteinte à l’indépendance de nos juridictions, il convient de critiquer l’inaction et le silence du Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire ( NTD : équivalent espagnol du conseil supérieur de la magistrature français ) alors même que cette institution a pour mission fondamentale de défendre l’indépendance des juges.

Juezas y Juces para la Democracia réaffirme une fois de plus son engagement pour l’indépendance judiciaire. Il est indispensable d’éloigner de la justice tout soupçon de partialité ou de manipulation en revendiquant un pouvoir judiciaire fort et indépendant. Il est obligatoire que dans un Etat de droit, la fonction de juge constitutionnel soit respectée, y compris et surtout par le gouvernement lui-même.

Madrid, le 5 février 2018,
Le bureau de Juezas y Juces para la Democracia

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