Wednesday, December 25, 2024

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MEDEL statement on the Italian security decree of June 2019

MEDEL wishes to express its serious concern over the impact on rescue at sea activities of the provisions introduced in Italian legislation by the so-called “security decree bis” (n.53 of June 14, 2019), recently approved by Parliament.

It can be easily foreseen that the possibility for the Minister of Interior to limit or forbid the entering, passage or stopping in the territorial sea for reasons of “public order or security”, with extremely harsh sanctions for any violation, will unavoidably put an end to rescue operations implemented in the Mediterranean by NGOs.

We have witnessed for a long time the “criminalization” by politicians and media of the activity of volunteers, trying to convey to the public opinion the idea that there is a connection between rescuers and traffickers. The constant portraying of immigration as a danger to public security served in these months as support to the “closed ports policy”, that is at odds with any elementary sense of humanity as well as with States’ international human rights obligations.

This strategy, against which there is not yet an adequate reaction in Europe, has from its beginning set out obstacles to the action of NGOs that, as recalled in the recent joint statement of July 23, 2019, of the UN High Commissioner for Refugees and the IOM Director General, played a crucial role in saving lives at sea.

The introduction in Italy of draconian measures in relation to vaguely defined violations adds a further dimension to the pressure on volunteers, who already have to face the risk of being subject to investigations for violations of national immigration laws.

The effect is to reverse the order of the values enshrined in the Constitutions and Charters of fundamental rights, prioritizing alleged security reasons over the protection of human lives.

MEDEL has several times recalled the responsibility of all member states and of the European Union, stressing the distance between the current migration policies and the commitment – enshrined in the Charter of Fundamental Rights – towards the human community and the future generations to ensure the enjoyment by everyone of fundamental rights[1].

The future of Europe and of European democracies depends on this pledge.

To deal with migrations solely as unbearable challenges to our security is an integral part of a broader project aiming at subverting the European Union through the obsessive reference to a narrow conception of “national sovereignty” and the rejection of the universal values on which the Union is founded.

Face to choices of member states that are in direct conflict with such values, Europe must stick to its own history and identity, urgently adopting a policy to ensure the effectiveness of the protection of the rights of persons, that cannot be infringed by any national government or lawmaker.

August 14th, 2019

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[1] Medel statement on the rescue ship Aquarius, June 15th, 2018; Medel statement of solidarity with “Proactiva Open Arms”, March 31st , 2018; Palma Declaration for Refugees and Migrants , March 11th , 2017; Déclaration de Paris, le 22 Octobre 2016; Medel calls for new immigration rules, October 7th, 2013.

 

FR ————————

Déclaration de MEDEL concernant le « décret de Sécurité » Italien de juin 2019

MEDEL s’alarme vivement face aux conséquences sur le sauvetage en mer des dispositions introduites dans la législation italienne par le « décret sur la sécurité bis » (n ° 53 du 14 juin 2019), récemment approuvé par le Parlement italien.

On peut aisément prévoir la fin inévitable des opérations de secours menées en Méditerranée par des ONG que provoquera la possibilité pour le ministre de l’intérieur de limiter, ou d’interdire, l’entrée, le passage ou l’arrêt dans les eaux territoriales pour des raisons « d’ordre public ou de sécurité », assortie de sanctions extrêmement lourdes.

Depuis longtemps, nous assistons, dans les discours politiques et médiatiques, à la «criminalisation» de l’activité des volontaires afin de convaincre l’opinion publique de l’existence d’un prétendu lien entre les sauveteurs et les trafiquants.

La représentation constante de l’immigration comme un danger pour la sécurité publique a servi, ces derniers mois, de support à la «politique des ports fermés», faisant ainsi fi de tout sens élémentaire d’humanité et des engagements internationaux des États relatifs à la protection des droits de l’homme.

Cette stratégie, qui n’a pas encore suscité de réaction adéquate en Europe, a, depuis ses débuts, institué un obstacle à l’action des ONG qui, comme l’a rappelé la récente – du 22 juillet 2019- déclaration conjointe du haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et du directeur général de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), a joué un rôle crucial pour sauver des vies en mer.

L’introduction en Italie de mesures draconiennes en corrélation avec des infractions vaguement définies aggrave la pression exercée sur les volontaires, qui doivent déjà affronter le risque d’enquêtes pour violation des lois nationales sur l’immigration.

Cela a pour effet d’inverser l’ordre des valeurs consacrées dans les Constitutions et Chartes des droits fondamentaux, en accordant la primauté aux prétendues raisons de sécurité sur la protection des vies humaines.

MEDEL a rappelé à plusieurs reprises la responsabilité de l’Union Européenne et de ses Etats membres en dénonçant le fossé entre les politiques migratoires actuelles et l’engagement – inscrit dans la Charte des droits fondamentaux – envers la communauté humaine et les générations futures aux fins d’assurer la jouissance des droits fondamentaux par tous[1].

L’avenir de l’Europe et des démocraties européennes dépend de cet engagement.

Envisager la question des migrations uniquement sous l’angle de défis, qualifiés d’insupportables, pour notre sécurité, fait partie intégrante d’un projet plus vaste visant à subvertir l’Union européenne par le biais de la référence obsessionnelle à une conception étroite de la «souveraineté nationale» et par le rejet des valeurs universelles sur lesquelles l’Union est fondée.

Face aux choix des États membres qui sont en contradiction direct avec ces valeurs, l’Europe doit s’en tenir à sa propre histoire et à sa propre identité, en adoptant d’urgence une politique visant à garantir l’efficacité de la protection des droits des personnes, qui ne peuvent être violés par aucun gouvernement ni législateur national.

 14 août 2019

[1] Déclaration de Medel au sujet du navire de sauvetage Aquarius, 15 juin 2018 ; Déclaration de solidarité de Medel avec «Proactiva Open Arms», 31 mars 2018 ; Déclaration de Palma pour les réfugiés et les migrants, 11 mars 2017; Déclaration de Paris, le 22 octobre 2016 ; Medel appelle à de nouvelles règles d’immigration, 7 octobre 2013.

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